Mode de vie

Tout savoir sur le régime paléo

Entre disette et abondance, on a dit tout et son contraire à propos de l’alimentation au Paléolithique. En fait, les deux situations ont sans doute alterné, selon les saisons, les phases climatiques et les succès des chasses et des cueillettes. Toutefois les squelettes découverts ne montrent pas de traces de carences alimentaires importantes.

Si, selon son activité physique, un Européen actuel a besoin que sa nourriture lui apporte entre 2 200 et 3 200 kilocalories par jour, on peut estimer, pour un Magdalénien actif, sans système de chauffage permanent et sans moyen de locomotion, un niveau proche de 3 000 kcal /j. Les nutritionnistes recommandent des apports énergétiques répartis en 50 à 55 % de glucides (qui se trouvent dans les fruits, les tubercules, les céréales), 30 à 35 % de lipides (graisses d’origine animale ou végétale) et 10 à 15 % de protides (qui proviennent essentiellement de la viande et du poisson). Si l’on prend enfin comme base la proportion moyenne contemporaine des aliments d’origine animale (35 %) et végétale (65 %), pour atteindre sa ration nécessaire, un Magdalénien devait donc ingérer quotidiennement environ 700 à 800 g de viande et 1 300 à 1 500 g de végétaux.

Or – les analyses isotopiques effectuées sur les dents et les os de plusieurs squelettes préhistoriques l’ont prouvé – les chasseurs-cueilleurs consommaient beaucoup plus de protides que nous (jusqu’à 80 %), une quantité appréciable de glucides et peu de lipides. Mais la viande de gibier est très maigre, comparée à celle du bœuf (20 fois plus grasse), ou même à celle du poulet. Leurs glucides étaient surtout des sucres lents et très peu de ces sucres rapides omniprésents pour nous. Quant aux graisses, issues des graines, noix, viandes et poissons, il s’agissait majoritairement de graisses polyinsaturées (les « bonnes »), avec bien plus d’oméga 3 que d’oméga 6. Le régime paléo ne comprenait en outre que peu de sel, mais beaucoup de fibres, de calcium et de vitamine C grâce aux végétaux.

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Os fracturé pour récupérer la moëlle avec un percuteur, mis au jour sur un site de boucherie du Paléolithique moyen à Caours (Somme).
 

© Gaël Polin, Inrap