Mode de vie
L'« homme des cavernes » vivait à l'air libre
Exit l’« homme des cavernes » ! L’état actuel des connaissances impose d’en abandonner l’idée.
Tous les humains du Paléolithique étaient en effet des nomades. Ils vivaient le plus souvent en plein air et parcouraient l‘espace au rythme des saisons. Même si leurs modes de déplacement et leur culture matérielle différaient, tous avaient en commun le souci de se mettre à l’abri et se protéger.
Ils séjournaient sur des plateaux ou dans des vallées, profitant parfois de reliefs naturels favorables (grottes, aplomb de falaises, versants en entonnoir). Leurs habitats, fortement dépendants de l’environnement, étaient aussi conditionnés par le contexte climatique : ils devaient résister à la pluie, au vent, au froid ou à la chaleur et posséder un ancrage au sol. Dernière contrainte technique, les campements de ces chasseurs-cueilleurs, occupés sur des durées variables, étaient constitués de structures démontables, adaptées à leur mobilité.
Dans les sociétés nomades récentes ou contemporaines, les habitats combinent légèreté et souplesse et sont de forme circulaire (cylindres, cônes, coupoles) pour ne pas faire obstacle au vent. Les structures qui les composent sont soit démontables et transportables (perches, poteaux et revêtements de tentes), soit construites à l’aide de matériaux trouvés dans l’environnement immédiat et abandonnées à chaque étape (huttes, écrans ou coupe-vents).
L’essentiel des matériaux utilisés étant périssables (végétaux, peaux, bois, os), les vestiges de structures d’habitat en plein air paléolithiques sont rares (cabane en os de mammouth à Molodova, en Ukraine). Toutefois d’autres faits archéologiques tels que trous de poteau, agencement de blocs, cloisonnage, litière et foyer, prouvent l’aménagement de campements (sites de La Folie et Pincevent). Le foyer, indice le plus souvent découvert, est considéré comme l’élément le plus central tant sur le plan social (cohésion du groupe) que sur l’organisation même de l’habitat (agencement des activités).
La fouille de ce site a révélé la présence de deux grands amas de débitage et d'une surface d'habitation matérialisée par une organisation concentrique de blocs de calcaire. © Pascale Galibert, Inrap